À l’orée de l’inconnu
Est-ce puissance d’égarement que de retrouver, tapis derrière quelque phrase ou une icône oubliée, ces êtres lumineux qui ont arpenté
entre crainte et reconnaissance, le fugace ? comment réfracter leurs traces étincelantes ?
« Mais au-delà du tout il n’y a rien qui le termine » dit Lucrèce
S’ouvre sur le monde, ce chaos,
il cherche un à-venir dans le trouble d’une mémoire
un creux à l’envers
des claudications et nous perdus
à l’écoute de toutes ces voix
celles qui traversent la cour
se réfugient dans d’invisibles contrées
charment les pierres
chœurs inaudibles,
réalité en vol.
« Elle aimait ce qui est petit. «Infiniment plus délicate et terrible est la présence de l’immense dans le petit, que la dilatation du petit dans
l’immense.» Elle avait un sens souverain des limites, de la frontière – elle, si démesurée dans son âme.» (Cristina Campo La Noix d’or)
Au jour
et aux nuits
Levées dès avant l’aube à courir déjà sous l’arbre
Cuivre et or
Secouent leur poussière
Sourds à
l’ombre
Leur chant brille
Tel un ourlet perle dans le nuage fondu
Nos pas déjà s’allègent
Même si l’écureuil fut fauché cette nuit là
Ici sa silhouette figée courbes noires juste posées dans l’herbe
Rêvant son dernier ballet
« Notre conscience nous accompagne ainsi qu’une sphère de verre, ou plutôt ainsi qu’un halo dont nous sommes le centre. Les belles
images pénètrent dans ce halo et subissent comme une réfraction. Nous marchons et les signes nous environnent pareils à des aurores
boréales, à des anneaux solaires, à des arcs-en-ciel. » (Ernst JUNGER)