« Il faut se dépêcher si l’on veut encore voir quelque chose, car les choses sont en train de disparaître. » (Cézanne)
…Cette quête d’un savoir-habiter, comme on parlerait d’un savoir-vivre…Où saisir ce pur geste de l’habiter si ce n’est d’abord
dans ces peintures indiscrètes montrant des religieux dans la solitude de leur cellule, tel le Saint Augustin de Carpaccio
quittant des yeux ses occupations pour regarder par une fenêtre…
La Théorie des maisons se réclame d’une inspiration venue de Martin Buber qui dans Le Problème de l’homme,
revisite ce qu’il nomme « l’histoire de l’esprit humain », selon une pensée de l’habitation qui distingue les époques où l’homme habite
le monde comme une maison et celles où « comme Jésus, l’homme n’a pas même une pierre pour pouvoir reposer sa tête ».
Goetz élargit cette grille de lecture en analysant la constante oscillation de l’habiter entre deux pôles : celui de l’oikos qui est demeure,
abri, sécurité, et celui de poros qui est accès, ouverture, passage. Il n’existe pas d’oikos sans poros, pas d’habitation sans passage.
Si selon la fameuse formule de Hölderlin, « l’homme habite en poète », cela ne signifie-t-il pas, pour faire écho au célèbre aphorisme
de René Char, qu’il ne peut habiter authentiquement que le lieu qu’il quitte ?
(Robert Scholtus dans la revue « le Portique », 29, 2012 à propos de : Benoît Goetz, Théorie des maisons. L’habitation, la surprise
Verdier, 2011, collection « Art et architecture »)
Une archive et son dépliement déroule et diffuse l’odeur des fenaisons
aux temps chauds, …
Variété et variation… Une cantate, entre harmonies et discordances,
de l’ineffable disparu pour laisser place aux tremblements du progrès
sans limites au risque de l’aseptisation généralisée.
Les espaces encore épargnés émettent leur allégresse comme un chant.
Les enlevés de ce monde ci
Murmurent notre avenir dans le bruissement
Juste tempéré d’un doux lointain
L’exil seul
Poignée de résistance
Le cristal du rien
Engloutit pénombre et fortifie le gel
« Le signe est une fracture qui ne s’ouvre jamais que sur le visage d’un autre signe. » (Roland BARTHES)
Cœurs fracassés mille fois fendus mille fois refaits
Armée ensommeillée
Cette fêlure advenue on ne sait quand
Insituable, précipitée sans fracas, peut-être au milieu d’une nuit quand un oubli
remplaçait la veille
Ce qui se brise n’a plus d’apparence, reste l’éclipse
quand l’impasse est l’issue